dimanche 9 juin 2013

Convoyage rapide à bord du Multi 50 Actual




Les multicoques de la Classe 50 sont vraiment de super bateaux de course. C’est ce à quoi je pense en marchant le long des pontons de l’America Cup Marina de Valence où nous venons d’amarrer Actual après un convoyage de 1300 milles menés tambour battant depuis La Trinité sur Mer, afin d’être au départ de la Route des Princes nouveau tour d’Europe à la voile.

Départ de La Trinité. Yves à La Teignouse.

Ils ne sont ni trop grands ni trop petits, ne coutent donc pas trop chers et ne demandent pas une équipe technique trop importante. Ils sont rapides et simples, offrent de belles sensations de vitesse et n’ont pas grand chose à envier finalement à leurs grands frères et concurrents les MOD 70. 

Luc Alphand, skieur, pilote, marin.....

Ainsi, nous avons mis un peu plus de cinq jours pour faire le grand tour de l’Espagne en venant de Bretagne, à quatre à bord, sans forcer notre talent ni celui du bateau, avec des conditions il est vrai favorables mais sans excès : en effet nous avons connu quelques «trous de vent» au milieu du Golfe de Gascogne, devant Lisbonne et surtout le dernier jour, où nous avons erré dans des calmes blancs après avoir passé le Cap de Gate .

Au large des côtes espagnoles

Nous étions quatre à bord, Yves Le Blévec, skipper, Ronan Deshayes, préparateur/navigateur, Luc Alphand et moi-même équipiers pour ce convoyage. Une petite équipe qui se connait bien, puisque Luc, le parrain du bateau, a choisi ce support pour progresser dans son nouveau pari sportif devenir un bon coureur océanique, et que Ronan, Yves et moi-même avons couru ensemble et gagné la course Vendée-St Pétersburg en 2010.

Luc Alphand, Ronan Deshayes.

Actual a été conçu par son skipper pour briller avant tout dans les courses en solitaire. D’ailleurs, la Route du Rhum 2014 est son principal objectif. Pour cette raison, à quatre à bord, on se marche un peu les uns sur les autres lorsqu’on est réveillés tous ensemble, aux changements de quart par exemple. L’espace de vie se concentre dans le boyau étroit de la coque centrale entre l’avant du puits de dérive et la cloison étanche arrière, bref, cinq à six mètres où il faut caser la cuisine minimaliste, la penderie à cirés et la table de navigation, plus un espace pour dormir allongé, voire recroquevillé en chien de fusil....matossage oblige ...!!!! De même le plan de pont est organisé pour naviguer seul , ce qui complique un peu les manoeuvres en équipage. 

Cuisine minimaliste ......

Mais tous ces petits désagréments s’oublient vite lorsqu’on pilote le bateau d’un des deux postes de barre bien excentrés sur le bras de liaison arrière et protégé des embruns par une capote en plexiglas. Quelle que soit l’allure et la force du vent, le trimaran est agréable avec une barre ferme qui permet de le placer idéalement dans les vagues. Une fois encore dans la mer courte de la méditerranée à partir de Gibraltar, avec 30 noeuds de vent bien établis, nous avons pu tester son aptitude à bien glisser en toute sécurité grâce à des flotteurs remarquablement bien dessinés.

Amarrés au quai de l'America Cup Marina à Valencia.



Amarrés au quai d’honneur de l’America’s Cup Marina à Valence, nous retrouvons deux des quatre Multi 50 engagés dans la course dont le tout nouveau bateau de Lalou Roucayrol. La course part dans 10 jours pour Lisbonne, la première étape. Les autres concurrents vont se succéder dans le jours qui viennent et en particulier les MOD 70 ainsi que le maxi trimaran Prince de Bretagne de Lionel Lemonchois. De quoi faire une belle régate même si on peut regretter les forfaits de bateaux et skippers attendus depuis l’annonce de la course. Un mal récurrent dans le monde de la course au large.

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